30 avril 2008

Aller en Corse

C'est presqu'une aventure pour moi. Ou un stage intensif de patience.

Je pars d'Avignon pour aller à Marseille puis Toulon. (Je sais, pourquoi faire simple quand...)
Ensuite je traverse Toulon (c'est moche et crade...) en presqu'une heure.

Je suis arrivée à Toulon vers 20h en ayant pris le TGV en Avignon à 18h50. Et j'étais dans le hall de la gare maritime à 21h.

Enfin j'ai pu m'assoir et manger ! J'ai transpiré pendant cette traversée de la ville !

On embarque à 22h. Heureusement j'ai 2 giga de musique sur mon portable... Le ferry est impressionnant vu de dehors. Encore plus que les SNCM je trouve...

Je suis les conseils d'Elo je vais me caler sur une banquette.
Je patiente un peu avant de sortir mon ordi et de me mater un film sinon j'allais me faire chier pendant un bon moment après.

Je regarde dehors. On est vachement haut. La mer n'est pas trop agitée, la nuit devrait bien se passer.

Après mon film j'essaye de m'allonger dans une position plus ou moins agréable. Bof ! Surtout que je pue ! Je sens ma transpiration et c'est pas top !

Durant la nuit il y a des secousses, je suis réveillée vers 4 h du mat'.

A 6h la voix dans l'interphone me réveille. On va débarquer dans une heure. Super... J'aime bien attendre sans rien faire...

Heureusement j'avais prévu des tranches de pain d'épices car j'ai trop faim ! Je prends la navette gratuite, je demande mon chemin au conducteur, trop sympa il me rapproche.

Je fais 300 mètres et j'arrive à la gare de Bastia.

Il est 7h15 du mat', la gare ouvre à 9h et mon train part en direction d'Ajaccio à 9h30. Attendre plus de deux heures ? Pas de problèmes ! J'adore !



Je prends un billet étudiant... "De quelle université ?"
"Montpellier."
"Ah non..."
"Ah il faut être étudiante en Corse ?"
"Et oui".


Bon au moins il rend la monnaie sur les chèques vacances... (Bizarre...)


Le train a l'air d'avoir trente ans. Il est composé de deux wgons et le conducteur conduit la porte ouverte. J'arrive à Corte après quinze arrêts, à 11h10 ! J'ai failli m'endormir.

La vue était belle, des montagnes, de la verdure...


Arrivée à Corte j'ai trainé ma valise à roulettes... Et c'est là que j'ai remarqué qu'il y avait beaucoup d'escaliers...!



Mais contrairement au continent en ce moment, on a le soleil ici !!! (J'aime bien foutre la haine à mes potes...^^)


En Corse... une rivière

Et plus particulièrement à Corte, il y a des montagnes et des escaliers ! Rien que de se balader une heure, on doit perdre un kilogramme ! et gagner un centimètre de muscle au niveau des quadri !

Sinon il y a un cinéma avec des films récents, donc je suis rassurée.

J'espère être prise l'année prochaine, car toutes les activités qu'il y a à faire c'est de la folie ! Je veux tester le canyoning ! Faire de la via ferrata ! (Les randonnées par contre on va y aller mollo ? Hein ?) Rencontrer plein de nouvelles têtes ! Pratiquer plein de sports différents !

Et monter des escaliers à 3h du mat' complètement pétée... (ça va plus vite pour arriver au sixième étage)

Hier soir on a été invitées au resto par un pote d'une amie qui étudie à Corte, on a dégusté un magnifique mille-feuille boeuf et foie gras accompagné de pommes de terre sautées... Tout simplement merveilleux. Avec une sauce au porto...

Ensuite j'ai pris le fondant au chocolat, et... c'était trop bon ! Après plus de place, à part pour du liquide...!

D'ailleurs on a fini au bar, on y a retrouvé le cuistot et le barman, comme d'hab', et impossible de payer un verre ! En plus au lieu de nous servir des get 27 comme la dernière fois, il nous préparait des cocktails avec au moins huit alcools différents, noyés dans des jus et sirops. C'était tellement sucré que l'on sentait pas l'alcool. (Oui c'est dangereux...) C'était rouge, et moi j'aime bien le rouge..

Pour ma première journée ici, on est allées à la restonica, la rivière. On a enlevé nos chaussures. J'ai mis les miennes dans le sac à dos que portait Elo (celle que j'appelais "Judo" mais c'est vraiment trop naz...) et elle, je ne sais pas pourquoi, a attaché les siennes à son sac.

On marche au bord de la rivière, on cherche un passage moins profond et avec moins de courant pour traverser et se poser sur un rocher au soleil. Je passe devant. L'eau est gelée et ma cheville est toujours fragile, je vais à deux à l'heure.
D'un coup j'entends : "Ma chaussure !!!!!!"

Je me retourne, cette quiche, elle avait pas fait tomber sa godasse dans l'eau ?! Elle se dirigeait vers moi. J'ai fait la connasse, j'ai pris mon temps (éh oh ma cheville...!) et je n'ai pas du tout fait la kamikaze. (D'ailleurs je me suis faite insulter après... à juste titre...)

Au moment où je suis sur le point de l'attraper, la godasse se fait emporter par un courant. Dommage...!

Bon sur ce, on explose de rire. On imagine Elo marcher avec une seule chaussure pour rentrer (au final elle fera bien pire). On relativise en se posant sur un rocher avec des bières et des noix de cajou. (On a toujours pas traverser la rivière...)

Après je propose de continuer à longer la rivière. On galère car on se retrouve ou les pieds dans l'eau ou à marcher sur l'herbe (ronces et orties) ou des cailloux (bouts de verre et graviers). C'est la grande aventure.

Au bout d'un quart d'heure, je vois du coin de l'oeil un truc noir dans l'eau. Je hurle : "Elo !!!" et me dirige sur l'objet. Et oui, c'était sa chaussure coincée dans des rochers... Dans le genre j'ai du cul et une super pote trop douée de la vie... (Oui c'est moi la pote)

Soulagée elle me demande si on ferait pas demi-tour... "Non c'est trop drôle de galérer ! On continue !"

C'est de pire en pire, je me fais déchirer les jambes et les bras par des ronces, je dois bien regarder où je pose les pieds, jouer avec mon équilibre, m'aider des arbres pour passer, escalader des rochers ou bouts de mur...

Elo prend une autre décision, elle dit :"Fuck !" et va dans l'eau. Elle enlève son pantalon.
Et bien sûr au bout de cinq minutes je l'entends crier derrière moi : "Merde ! Mon fut !!"

Plus tard elle m'avouera qu'elle a failli faire une réflexion de merde qui lui aurait foutu la honte : "Putain ya un con qui a perdu son pantalon dans la rivière !"

Au final on a galéré comme ça pendant vingt minutes encore, on a longé une maison et un champ avec des chevaux. J'ai fini par repéré un endroit moins abrupt pour retrouver la route au-dessus.
Elo a failli mourir, elle s'est faite une grosse pizza sur la cuisse, je l'ai rattrapée avant qu'elle se retrouve tout en bas dans la restonica. J'ai failli me faire ma cheville mais je m'aidais du bâton que j'avais récupéré pour repérer les rochers qui bougeaient ou pas dans l'eau, et Elo m'a hissée grâce à lui.

Ensuite on est rentré chez elle, Elo en culotte avec une chaussure trempée... Et elle continuait à dire bonjour à tout ceux qu'elle croisait.

20 avril 2008

Je marche seule !!

Je ne sais pas ce qui m'a pris vendredi soir, mais j'ai abusé et mon foie me l'a fait savoir le lendemain. Une vraie loque ! J'ai repris forme humaine seulement vers 17h.

Du coup j'ai annulé la soirée du samedi. Avec ma tête de déterrée ce n'était pas la peine. J'étais trop fatiguée.

Trop d'excès... Trop de viande et trop de vins. Rouge, blanc, rosé. Mon petit frère m'a demandé si j'avais fumé. Heureusement non ! J'imagine même pas mon état sinon.
Du coup je me suis dit plus d'alcool pendant une semaine...

Pile poil puisque je pars le week-end prochain en Corse. J'invente des vacances, mais bon c'est une année semi-sabatique ou ça ne l'est pas ! Merde.... J'ai un mémoire à faire. Je n'ai pas commencé...


** "Comment ne pas saouler ma copine parce qu'elle habite dans le nord ?"
--> Je ne pouvais pas la garder pour moi cette recherche google ! C'est une collector !

QUITTE LA !!!!!!

17 avril 2008

Quand je dis que ça me travaille...

Rêve de ouf malade comme dirait LaStar ! Dommage, on m'a réveillée au moment où ça allait s'éclaircir, au moment où j'allais savoir comment ça finirait. Le dénouement, oui. Si vous voulez !

Au début, comme tout rêve qui se respecte, c'était du grand n'importe quoi. Evidemment. Je saurais même pas l'expliquer.

Mais en tout cas je me retrouve plaquée contre un mur par Pamela Anderson. Je vois vraiment pas pourquoi elle car franchement, elle ne me plaît pas du tout. Peut-être parce que je l'ai vue dans "Public" chez le coiffeur...

Bref.

Pamela Anderson plonge tête la première sous ma robe (une robe ?!!??), ça devenait top ! C'est ça qui est génial dans les rêves. On ressent.

Mais bon. Toute bonne chose a une fin. Et celle-ci a à peine eu le temps d'avoir un début ! Je suis allongée par terre, appuyée contre un mur, je relève la tête et j'aperçois un mec qui nous mate.

Putain de voyeur. Je lui fait signe de se barrer mais rien à faire. Des gens se ramènent... La looz intégrale. J'essaye de me rhabiller comme je peux.

Grande polémique chez les badauds... Et enfin lorsque je me retourne pour qu'elle me rattache ma robe, je m'aperçois que derrière moi c'était une vitre avec plein de gens... un resto !

Dans le genre voyeurisme, j'aurais donné !



Bizarre ce rêve. N'empêche que l'envie est bien là, bordel !

Trop de trucs à faire...

je devrais peut-être me mettre à faire des listes.

Pourquoi me suis-je lancée dans ce raid ? J'ai pas couru plus d'un kilomètre depuis un bail !
En même temps pour le semi-marathon de Paris de l'année dernière, c'était pareil...
Mais bon c'est pas pareil.

Il est également temps de me préoccuper de mon avenir proche. Ne pas louper l'inscription cette fois... Quand même ! Là j'ai vraiment envie d'y aller ! Corte. Master STAPS. Trop choc !
Coloc'. Un peu de cours. Beaucoup de sport. Quelques grasses mat'. Enormément de soirées.

En parlant de soirée, j'en ai gagné une ce soir. Samedi à Marseille. Apparemment c'est pour les nénettes qui aiment bien les nénettes...
Et ben ça tombe bien !

Je commence à faire des rêves explicites... ça me travaille ! On peut parler de manque.
De sexe. De jeu de séduction. De confiance en soi.

Un tas de trucs, quoi.

Faut que je me soigne. A grands coups de gorgées ! Je le vois arriver de là. Je vais boire pour me déshiniber un chouia puis je vais repartir bredouille car je me serais pisser dessus toute la soirée.

En plus j'ai rien à me mettre sur le cul.

Vendredi je vais voir ma mère spirituelle de la lesbianité, je vais carburer à grands coups de conseils et de motivation. Elle a le chique pour me remettre d'aplomb. Je sais pas si c'est les bambous ou elle...

Je n'ai pas le droit d'abuser. Ce sont ses paroles réconfortantes et si justes. Toujours le mot qu'il faut. L'intonation dans la voix. Elle est trop forte !


D'ici samedi aurai-je le temps de perdre cinq kilos ? Assurément non.

Mais je suis allée chez le coiffeur aujourd'hui et c'est déjà pas mal !!



05 avril 2008

Quand ma vie ressemble à une mauvaise comédie dramatique...

Je suis de retour. Sûrement parce que j'ai besoin d'écrire. L'une des façons efficaces de vider son sac.

Je ne suis plus avec ma copine. Au bout de quinze mois j'ai dit "stop", rien ne va plus. Ce n'est pas tant que je ne l'aimais plus du tout mais il y avait un gros souci.

Elle ne digère pas du tout la pilule.

Le samedi soir je passe la soirée avec sa famille, le dimanche soir elle me ramène chez moi. Tout se passait très bien. Mais une fois chez moi je suis désagréable avec elle. J'essaye de me rattraper. On doit se voir le mardi soir avant que je retourne à la fac.

Pendant ces deux jours je me torture l'esprit. Un gros doute s'installe. Je ne peux pas continuer comme ça. Je peux plus. Je n'ai pas le droit.
Le problème est, et a toujours été, ce déséquilibre : elle = folle amoureuse de moi, me parlant du futur lointain, et moi = frein, houla oh ! on se calme.

Comment peut-on à 21ans se voir casée ? Et encore ce n'est pas tant ça le fond du problème. Il me semble que l'amour est une évidence. Et bien ça ne l'était pas pour moi. J'imaginais le "après elle".
Et je ne pouvais plus, après ce doute en moi, je ne voulais pas jouer la comédie, et je savais que ça ne s'arrangerait pas.

Par ailleurs ça commençait à se dégrader. Quand on me posait la question de si ça allait avec ma copine, je soufflais. Il y avait de plus en plus de clash et j'avais de moins en moins de patience.


On a limité la casse le mardi soir mais c'était atroce quand même. Je voulais prendre du recul avec elle, histoire de la mettre sur la piste mais elle a été trop perspicace ou j'ai été trop désagréable, en tout cas elle a compris. Elle s'est énervée ! Puis m'a suppliée. A essayé de me raisonner. De me faire culpabiliser :
J'ai pris une décision radicale trop rapidement, j'aurais du lui en parler...

Je pense lui avoir montré que ça n'allait plus si bien que ça...


Bref je passe les détails. Le drame a commencé réellement un mois après ce fameux mardi. Jusque là ce n'était que du harcèlement supportable. Mêmes les appels nocturnes pendant une heure.

Un samedi aprèm' j'allais à la plage avec deux copines, elle s'était mise dans la tête qu'il fallait absolument que je récupère mes affaires et que pour cela j'aille chez elle. Mais je n'en avais pas l'occasion ni la voiture. Elle refusait qu'on se retrouve quelque part.
Je m'énervais dans la voiture, mes potes s'étonnaient, ne me connaissaient pas comme ça :
"_Et ben je me disputerai pas avec toi !
_Tant que ça ?
_Non mais tu t'es énervée quand même...
_J'en peux plus elle me saoûle...
_T'es amoureuse d'elle ?
_Non.
_Putain ben t'es gentille ! Tu la préserves, tu la ménages...
_Sérieux ?! Merci ! J'hallucine pas, je suis pas une grosse connasse alors ?
(A force d'entendre que je suis injuste avec elle... Egoïste... )
_Non mais tu devrais, il y a que comme ça qu'elle comprendra que c'est vraiment fini.
_Elle m'a fait le coup du suicide. Hors de question que je rentre dans son jeu !"


Bon ce drame !
Le soir j'arrivais à la gare, une pote venait me chercher pour aller à une soirée. Mon ex devait m'y retrouver finalement pour me donner mes affaires, dont ma tortue (cadeau).
Je n'avais plus de batterie, elle n'a pas cherché à m'appeler, m'avait dit au téléphone, énervée, qu'autant elle ne viendrait pas.
Ma pote est là, on se barre.

Une heure plus tard, on part à la soirée, elle m'appelle super énervée pour qu'on se voit, qu'elle a attendu 3/4 d'heure à la gare...
On se retrouve sur un parking et là.... c'est le drame !

Elle arrive en bagnole comme une furie, ouvre le coffre et me hurle "ça, tu veux ?!!!!" et vlan ! par terre. Tout ce que je refusais de récupérer, elle le balançait par terre : une tirelire que je lui avais offert, des cd, des verres... même le god.

Ma pote est restée en retrait mais quand même à l'affût au cas où elle en serait venue aux mains. Il y avait des gens dans le parking, ils ont halluciné. Je me voyais dans un film avec la nana qui balance tout par la fenêtre. Là tout se fracassait à mes pieds.

Elle est repartie à la même allure. On la dépasse, elle est garée sur le bas côté dans un virage. Je l'appelle pour m'assurer qu'elle se plante pas (trop gentille).
"_J'avais besoin de m'arrêter.
_C'est quoi c'te scène que tu viens de me faire là ?
_Quelle scène ?
_Tu déconnes ! Mais t'es schizo là ?!
_Ben non je t'ai rendu tes affaires...
_...
_Bon comme prévu on se voit demain pour discuter ?
_Comme si j'avais envie de te parler près ça !
_Ben pourquoi pas ?
_Mais t'es malade !
_Ben quoi ? C'est bon j'étais énervée mais demain je serai calme."

Je l'ai changée en psychopathe en la quittant...

Deuxième chapitre :

J'ai merdé. Le mercredi soir je suis allée à ma soirée nouvelle star hebdomadaire, et on a bu car mes deux potes sont admissibles au CAPEPS, on a voulu fêter ça. Du coup lorsqu'elle m'a envoyé un texto pour me demander une dernière nuit, j'ai flanché.

"_En passe de tourner enfin la page et de m'évader aileurs... Je te demande une dernière faveur... laisse moi passer une dernière nuit avec toi pour garder un bon souvenir de nous malgré ce qu'il s'est dit ou passer ce mois-ci... laisse-moi cette ultime nuit où je saurai enfin que c'est la dernière avant le silence radio que tu aimerais tant depuis que tu m'as quittée.. Je viens pas me mettre à genoux pour te supplier mais te demander juste cette faveur pour mettre un point final agréable à tout ça..."

Au début j'ai esquivé. C'est quoi c'te connerie ?! Je le prends à la rigolade : "tu vas tellement kiffer que tu vas encore moins me zapper"
Au final je suis dans mon lit, il est plus d'une heure du mat', je suis un peu bourrée, j'ai super sommeil et je dois me lever le lendemain alors je lui dis ok mais amène une bouteille. Pourquoi ?
"Il me faudra ça pour assumer d'être une putain de conasse de profiteuse qui aime le cul."

Mais c'est pas du cul qu'elle veut, c'est une nuit d'amour. J'en peux plus j'abdique, je m'endors.

Bref le lendemain douche froide. Elle m'envoie un autre texto pour me demander quand est-ce qu'elle vient.
Cette fois je suis catégorique, c'est non. Elle m'appelle plusieurs fois. M'envoie un texto en me disant qu'elle vient récupérer ses affaires et que j'ai intérêt à être chez moi. Je le prends à la légère.

Et une heure plus tard elle sonne chez moi. Elle veut récupérer le chauffage à pétrole qu'elle m'avait donné, la télé que ses parents m'ont filé et un tableau qu'elle m'a peint. Je me fous des deux premiers mais alors le tableau c'est hors de question.

Elle ne rentrera pas.
Elle tape contre ma porte, sonne continuellement, me parle à travers la porte. J'ai peur qu'elle la défonce.
Je suis coincée chez moi. Je dois faire du tutorat et aller ensuite au concert de Massilia mais elle a pas l'air décidée à partir.

Je pète un plomb. Je flippe. Je suis désemparée et perdue. Au point que j'ai envie d'appeler ma mère, c'est dire !
Je menace d'appeler les flics.
Elle fait ça juste pour m'emmerder, elle en a rien à foutre de ses affaires mais elle sait que le tableau j'y tiens.

J'appelle ma pote (avec qui j'allais à la plage, qu'elle a pris pour ma "maîtresse") qui a été championne de karaté -mine de rien elle est musclée mon ex...- et elle vient râler comme quoi elle dérange tout l'immeuble.
Mister Hide apparaît et s'excuse. Je fais rentrer ma pote mais pas Mister Jekill. Déjà ça va un peu mieux, je reprends confiance. Mais la situation ne s'est pas décantée.

J'appelle Tiq qui la connaît et qui pourra peut-être la raisonner. En prépa cette année je vais la déranger en pleine révision mais je ne vois que ça, avant d'appeler les flics. Elle va venir avec un pote.

J'appelle également sa cousine, histoire que quelqu'un proche d'elle soit à l'affût, la surveille car elle va raiment pas bien. Elle est sur le cul, ne comprend pas. Me dit même que si ça s'arrange pas, d'appeler les flics.

Mon ex ressort et me balance des cailloux sur la vitre de mon balcon. Insulte ma pote. Puis elle va s'assoir fumer.
Je sors le chauffage et la télé dans le couloir.

Tiq arrive.
"_Je veux mon tableau !!!!!!
_Attends, on se calme, je te dis bonjour d'abord...", elle lui fait la bise.
_C'est qui cette connasse !!!? en désignant ma pote,
_Je sais pas, une pote à elle je crois."

Elles discutent en bas, je rassemble mes affaires et annule le tutorat.
Je suis fatiguée, j'ai été bloquée chez moi de force et je supporte pas. Je n'en peux plus de cette situation.

Je descends. On est tous les cinq à se regarder et ne pas savoir que dire. Tiq nous propose de discuter seule à seule.
"_Elle est bornée ça ne sert à rien, le tableau c'est un cadeau je ne vois pas pourquoi je devrais lui rendre.
_Je veux le récupérer.
_Mais pour en faire quoi ?? Avec mon nom écrit en gros dessus ??
_Mais ça peut se changer..."

Au final ils s'éloignent et on discute. Et encore une fois ça tourne en rond. Elle interprète de travers ce que je dis, me retourne le cerveau.

Je dois dire quelque chose qui ne lui plaît vraiment pas, elle finit par partir en trombe vers l'autoroute. Je préviens sa cousine, qu'elle s'assure qu'elle n'ait pas d'accident.

J'accompagne Tiq et son pote à la B.U pharma. Il me faut du calme pour décompresser. La soirée arrive à point nommé, je vais pouvoir me défouler, oublier cette affreuse après-midi.
En attendant un Kinder Bueno s'impose.

Troisième chapitre :

J'arrive chez moi le vendredi midi avec ma tortue. Je la montre à mes parents, je suis toute contente, elle sera mieux chez eux, avec de la salade tous les jours et pas une feuille volée au Casino, du soleil, de la verdure.
Je lui confectionne une petite maison avec un grand carton, de l'herbe dedans... Elle mange sa salade, elle reste au soleil, tout va bien. J'écarte les chats et le chien.

Je vais dans la maison, je ressors, elle n'y est plus.
Je regarde autour, mon père vient et cherche également.

Le chien !

Mon père fait le tour de la maison, je la traverse. J'arrive avant, le chien est allongé et mâchonne quelque chose.

Ma tortue...

Je suis encore traumatisée par cette vision. Cette petite carapace qui semble dure mais en réalité si fragile. Il manquait un gros bout. Du côté de sa tête sûrement. Je retiens mes larmes. J'ai envie de fracasser mon chien.

Je laisse mon père s'occuper de jeter la tortue, j'en suis incapable. J'imagine la souffrance qu'elle a enduré. Je rentre dans la maison, mon père est en train d'engueuler mon chien en lui foutant le nez sur la carapace et en lui tapant le cul.

Je monte dans ma chambre. C'en est trop pour moi, je fonds en larmes. C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Je m'en veux !! Je suis en colère contre moi.


Je la revois dans mon appart', moi inquiète toutes les cinq minutes de savoir où elle est. De regarder si elle mange. Des voyages qu'elle a enduré en voiture dans les virages serrés. Du fait que les gens cherchaient à savoir ce qu'il y avait dans cette boîte à chaussure. De mon délire de m'en servir pour me faire accoster par des filles...

Tortagal s'est faite bouffer une semaine après s'être retrouvée avec moi. Je suis vraiment pas fiable.

J'ai fait la sauvage toute l'après-midi, entre mon rhume et mes larmes, je ne ressemblais à plus rien. La douche ne m'a pas fait du bien longtemps. J'avais mal aux yeux...
Quand ma mère est rentrée du boulot je l'ai entendu parler avec mon père. Sûrement de ce qu'il s'était passé. Je ne suis pas descendue tout de suite.

Ils ont essayé de me consoler, mes larmes revenaient déjà à la charge. Ma mère m'a demandé si j'en voulais une autre.
Mais non. En réalité elle était plus une contrainte qu'autre chose pour moi. Mais voilà c'était ma tortue, j'étais responsable de cette chose fragile, et elle s'est faite croquer ! Dévorer avec dédain !

Aujourd'hui ça va mieux mais je redoute les questions de mes potes quand ils ne la verront pas chez moi. Fatiguée de pleurer... de culpabiliser.


Quand arrivera le happy end ? Heureusement que je me barre en Corse...!