02 novembre 2006

Acte manqué

J'étais levée de bon matin aujourd'hui, à 10h je rejoignais ma mère dans la cuisine, qui s'activait. J'avais mal à la tête et mal au bide. Enfin mes mechnawouak ! Déjà mardi soir, à l'entraînement je dégustais.
Zep, elle, n'était pas venue au cours de 14h car elle était clouée au lit à cause de ça... ! Mouah ah ah !!! Je suis une pute... ça aurait été n'importe qui d'autre, j'aurais compatis... Mais elle... pô envie !

Bref. Je prends un cachet lorsque ma mère me le conseille en me voyant débarquer, façon cadavre. Je me câle dans le canapé. Ma mère étend le linge. Mon père est au boulot. Le nain est dans son lit.

Toutes les deux, rien que toutes les deux. J'aime beaucoup ces moments, je prends vraiment conscience que j'ai grandi et que ma mère ne me parle pas comme à une gamine. Elle se confie à moi j'ai envie de dire. M'explique plein de trucs, m'éclaire sur les comportements des gens de la famille...

Mais ça, c'était après.

Ma mère écoute RMC le matin. D'une oreille distraite, je capte "homosexualité", "lesbienne"... Bizarrement je me mets à écouter et scrute les réactions de ma mère. Elle n'a pas l'air d'avoir entendu.

"_Tu entends ? me surprend-t-elle.
_Ils parlent de qui ?
_Muriel Robin.
_Ah. On le sait qu'elle est lesbienne !
_Bah non. Elle ne l'avait jamais dit. Moi je ne m'étais pas posée la question en tout cas.
_Mais elle l'assumait pas je crois.
_Je ne comprends pas ces gens qui le cachent.
_Ben ils doivent avoir leur raison, leur famille, amis, en plus quand t'es célèbre, les médias décortiquent tout. Et puis il y a le problème de la féminité, elle est remise en doute. Bon, Mauresmo n'a pas eu besoin de parler de son homosexualité... déclarais-je comme si j'avais fait une thèse sur le problème...
_Hum ! Souviens-toi Hingis qui disait qu'elle tapait comme un homme ! On la voit plus d'ailleurs, elle...
_Elle était peut-être plus féminine, mais c'te quiche ne savait pas marcher sur des talons ! Alors..
_Oui !
En plus l'amie de Muriel Robin est très jolie ! dixit la radio.
_Pfff ! Ouais parce que si ça avait été un thon..!
_Oui, si elle est jolie c'est moins grave...!" ironise-t-elle.

Et là vous vous dîtes : mais elle attend quoi c'te conne pour le dire à sa mère ? Si c'est pas une perche, ça ?

C'est clair. La putain de belle occasion !

Mais non !

C'était trop facile... (Je vais me faire taper !) J'étais pas en état. C'est vrai quoi ! ça m'aurait fait chier de me souvenir de ce moment en me rappelant que j'étais pas au meilleur de ma forme ! Et ma mère qui chuchotait... Quoique ça aurait été comique.
Je m'enferme, là. Je me fous dans la merde toute seule. J'abuse trop. Quand est-ce que je lui dirai ? Je me trouve des excuses.
Je m'attends tellement à un moment pas banal... Alors que je sais que je vais être déçue. Elle dira un truc du genre : "Sans blague ?" ou encore "Et ben ! Enfin !" ou encore "Hum... et tu le vis comment ? ça va ?"
Tout sauf me le reprocher. Je crois en tout cas. J'espère.

Bah alors c'est génial ! Oui. Alors pourquoi je continue à me chier ? Mes parents sont ouverts, tolérants... Je crois que ça m'emmerde de devoir le dire. J'aimerais que ce soit fait naturellement. Je n'ai pas envie d'une grande déclaration. L'"avouer". Qu'est-ce que ça signifie ? Que ce n'est pas normal. Voir pas bien. Quand on "avoue" quelque chose, cela sous-entend que ce n'est pas bien, le plus souvent on avoue une faute.

Je n'ai pas non plus envie de lâcher dans une conversation banale : "Ma copine et moi..."

Mais les prendre par surprise c'est pas cool non plus. Genre je viens avec une fille, lui tiens la main ou l'embrasse devant eux sans prévenir... Je suis pas pour.

Bon. Je fais comment maintenant ?

1 commentaire:

Anonyme a dit…

ça, c pas malin! c pas des perches qu'elle te tend, c des troncs!!
si tu veux pas avoir à le dire, reste plus qu'à laisser des photos bien en évidence sur ton bureau!

(p.s: méthode testée et approuvée)